L’atelier se déroule en quatre temps, encadrés par une mise en place, puis une fin de l’atelier.
- Le temps du conte
- La création libre de marionnettes
- Expression libre des marionnettes
- Le temps d’échanges
La mise en place
Nous nous disons bonjour. Chacun trouve sa place, souvent la même que la semaine précédente, ou en négocie une nouvelle.
Installation aussi confortable que possible, avec tapis, coussins, couvertures.
S’opère une mise au calme, dans la pénombre.
Le temps du conte
L’entrée dans l’espace imaginaire est signifiée par une formulette, la sortie de même. Le conte terminé, nous quittons la pénombre.
Nous gardons le même conte environ deux mois, parfois plus.
La création libre de marionnettes
Du matériel varié est mis à disposition, dont des boules de polystyrène et des bâtons. Nous n’intervenons pas, sauf pour apporter une aide pratique si on nous la demande. Les mêmes marionnettes sont conservées d’une fois sur l’autre, elles peuvent être enrichies, retravaillées, un même enfant peut en avoir plusieurs. Quand on change de conte, on quitte les marionnettes qui lui sont liées. Certains les emportent chez eux, d’autres choisissent de les abandonner. Ceux qui les emportent ne doivent pas jouer avec dans les couloirs, mais les préserver jusqu’à leur installation dans leur un lieu abrité, elles sont généralement enveloppées durant leur transport.
L’expression libre des marionnettes
Selon un ordre décidé par l’adulte, et donné par avance aux jeunes, chacun se rend à son tour derrière le castelet, pour y parler à l’aide de sa ou ses marionnettes.
Aller parler derrière le castelet n’est pas une obligation.
Le temps de parole est limité, dans notre atelier, à quatre, cinq ou six minutes. Au moment où le jeune s’installe derrière le castelet, il dit combien de minutes il choisit, il nomme ses marionnettes, et… vient ce qui vient. La sonnerie d’un minuteur tenu par l’adulte indique que le temps demandé est écoulé. La liberté dévolue aux marionnettes s’arrête là.
Si une marionnette n’a pas de nom, elle ne peut parler, l’enfant retourne à sa place.
Le temps d’échanges
Un adulte a noté dans le cahier de l’atelier, enfant par enfant, le temps qu’il a demandé, le nom donné à ses marionnettes, et ce qu’ont fait et dit ces mêmes marionnettes. Ce temps, parfois aussi appelé temps du miroir, consiste à redonner cela à l’enfant. Ce retour se fait tranquillement, sans appuyer. Un échange a lieu, dans la mesure de ce qui nous parait possible. Cette étape, qui est celle d’une ouverture à la conscience, est menée avec prudence.
La fin de l’atelier
Les marionnettes, les tapis, les coussins, les couvertures, tous ces trésors sont soigneusement rangés et mis à l’abri, sous clé. Les adolescents reprennent les petites affaires dont ils se sont dépouillés en s’installant : lunettes, pinces à cheveux, cassettes, magazines… Diverses demandes de pansements, de réparations variées, de conversations en privé, font de ce moment un temps important de l’atelier.
Nous nous disons au revoir.
Notes complémentaires
Toutes sortes d’ateliers, bien évidemment, sont possibles. Des enfants agités, mal structurés, mais d’intelligence normale, ne supporteront pas d’entendre le même conte deux mois d’affilée, par exemple. Certains apprécieront de pouvoir créer des marionnettes très travaillées, qu’ils utiliseront ensuite pour faire une exposition ou élaborer un spectacle. Chaque fois, l’intérêt de l’atelier tient à l’adaptation de notre offre aux personnes à qui nous nous adressons, à son adéquation avec nos propres compétences, et surtout à notre écoute.
Des formations au conte, à l’art de la marionnette et à ce type d’ateliers, des lieux d’échanges sur tous ces sujets, présentent un grand intérêt.
A propos des marionnettes
Celles dont nous parlons sont des marottes : simples boules fichées sur des bâtons, où les jambes ne sont pas figurées. Les marionnettes à gaine, où l’on glisse le doigt ou la main, les marionnettes à fils, au corps complet, constituent d’autres types de marionnettes. La marotte nous a paru plus aisée à réaliser et à manipuler, dans le cadre de notre atelier.
Les termes de marionnette et de marotte viennent de Marie, issu de l’hébreu Miriam, la mère de Jésus. Les marottes désignaient autrefois les poupées avec lesquelles jouaient les petites filles.